Hommage à P.E. Morin
Pierre E. Morin s’est démarqué dans le monde de la danse par sa grande intelligence, son sens inné de la synthèse et son grand souci de la perfection.
Il avait écrit, au début des années 60, un standard pour les studios Jean Durand pour qui il travaillait à l’époque. Par la suite, il devient directeur du secteur Loisirs-Danse de la Fédération des Loisirs-Danse du Québec. Toujours soucieux de trouver un outil de travail adéquat pour les professionnels, il écrit en 1965 un standard français et uniforme de manière à favoriser un enseignement de qualité pouvant s’adresser aux cours de groupe.
C’était un standard préliminaire bronze avec photos à l’appui, expliquant les différentes positions et postures de danse. Ces photos étaient prises avec la collaboration de sa femme Louisette.
C’est toujours en 65 qu’il instaure un système d’examens imposé aux futurs professionnels. Ils étaient 7 à réussir cet examen sur 21 candidats. Cet examen se divisait en trois niveaux : théorique, pratique et enseignement.
Il travaillait à temps plein pour la Fédération et y enseignait son standard qui deviendra notre force pour des décennies. Pierre Morin était un homme cultivé, il avait fait son cours classique chez les Jésuites et a même porté la soutane et les sandales.
Lison Nepveu fut une de ses premières élèves, tout comme les membres de l’école de Formation à l’époque. Comme Lison le rapportait : ‘ J’ai énormément appris de cet homme, il a marqué ma carrière, mon enseignement.’
Il fut le pionnier des premiers stages de danse qui sont restés dans la tête de ceux qui ont eu la chance de s’y inscrire. Il suffit de mentionner ‘ La Calèche’ et tellement de souvenirs refont surface. Sa pédagogie était unique et pour lui, la fin justifiait les moyens. Qu’on se rappelle ses cours de musique lorsqu’il nous demandait de compter ‘ un poteau, un sapin, un carreau’ qui étaient sculptés sur les rampes de la mezzanine de l’auberge.
Pierre était un pédagogue dans l’âme. Il savait nous inculquer cette pédagogie, ce sens de la technique , de la recherche. Tous ceux qui ont eu cette chance de travailler avec Pierre peuvent vous le confirmer.
Malgré son côté froid et sérieux, aux premiers abords, on gagnait à le côtoyer. Pierre était un pince-sans-rire, un bouffon à ses heures, qu’on se rappelle ses interprétations des ‘Calin, Calinca’, ses chants du cygne, etc… Il était très humain et capable de verser des larmes lorsqu’on dansait pour lui.
Pierre Morin est un grand pionnier de la danse sociale et son standard utilisé par notre corporation au début, et cédé à la Corpo par la suite, a assuré en grande partie la réussite de tous les membres de la Corpo.
Il fut un entraîneur et un examinateur de première instance des professionnels en danse sociale. Source inépuisable des techniques les plus hautement qualifiées de tous les standards. Il a transmis le feu sacré de cette discipline, il a fourni tout l’outillage d’appoint nécessaire pour que le professionnel soit en position de communiquer à la masse, à monsieur et madame tout le monde, le goût et la facilité d’apprentissage de la danse sociale, à un coût des plus abordables.
La maladie l’a recruté dès l’âge de la cinquantaine et nous a privé non seulement de ses connaissances mais également de son côté humain.
En mon nom et au nom de tous les membres de la Corporation et de tous ceux qui l’ont connu dans ce monde, prenons quelques instants de recueillement pour rendre un hommage à P.E. Morin, un ami des plus respectés du domaine de la danse.
Salut Pierre et merci pour tout ce que tu as fait pour nous.
Roger Picard
Lison Nepveu
Philippe Danakas